Je lisais le Shaarli de Sebsauvage à propos de Meta qui admet que son métavers est un « monde vide » et « triste ». Une partie de son analyse a retenu mon attention :
« On savait dès le départ que le MetaVerse ne pourrait être qu’un ratage. C’est du pur marketing, et c’est risible de voir à quel point certains médias ont relayé bêtement ça comme la prochaine révolution d’internet. Ça montre juste une méconnaissance de l’histoire de l’informatique et qu’ils gobent les annonces des GAFAM sans rien rechercher. »
https://sebsauvage.net/links/?J8nBoA
Je suis d’accord dans la mesure où il y bien eu un phénomène de suivisme (ce dernier étant assez récurrent dans les médias), oui ils ont une méconnaissance de l’histoire de l’informatique, c’est justement parce qu’ils ne comprennent pas qu’ils se fient aux GAFAM…
Prenons l’exemple du Bitcoin (ou du concept de blockchain en général), qu’on soit pour ou qu’on soit contre, force est de constater qu’il s’agit d’un bouleversement technologique comme jamais auparavant. Peut-être que ça va se casser la gueule un jour, oui, mais en attendant c’est en plein essor. Et maintenant essayons de voir ça d’un œil extérieur à la sphère technophile : Un type se faisant appeler Satoshi Nakamoto a pensé et développé ce « truc » dans son garage qui brasse aujourd’hui des milliards, et même si cela est virtuel cela a engendré des effets bien réels. Quasiment personne n’aurait parié dessus !
Maintenant revenons à Meta : La société pèse des milliards, aux yeux du monde c’est un miracle de la tech, sa genèse repose aussi sur le mythe de l’étudiant qui codait tout seul dans son garage. Et cette boîte annonce qu’elle investit des milliards dans un nouveau projet et ce sera une révolution ! Rares sont les personnes médiatiques qui seraient prêtes à aller à contre courant en affirmant que le Métavers va se vautrer. Les milieux étrangers à la tech ne retiennent que les succès reposants sur la finance, l’entreprenariat, l’argent. Les échecs, quant à eux, sont vite oubliés. Ainsi quand un mastodonte hurle à la révolution c’est forcément parole d’évangile, ceux qui disent le contraire se trompent, la preuve ces entreprises sont là alors qu’au moment de leur création personne n’aurait parié dessus !
Je mets volontairement en avant ces deux aspects : Succès entrepreneurial / financier et le story telling du génie de la tech. Parce que ces deux aspect façonnent la vision qu’a le monde de la tech et inversement. Le terme « Métavers » trouve son origine dans le roman « Le Samouraï Virtuel » (titre original : Snow Crash) de Neal Stephenson. Après avoir lu ce roman j’ai trouvé ironique le choix de ce nom pour baptiser le dernier né de Meta. Dans l’univers de Stephenson, le Métavers est un lieu virtuel créé par les hackers, et colonisé par les marques et les entreprises sur une grande avenue virtuelle où le premier arrivé peut revendiquer son emplacement. Dans le cas de Meta c’est l’inverse : Un c’est un produit commercial qui se veut « disruptif » comme on dit dans la Start-Up Nation, Meta souhaiterait attirer ces gens à l’esprit « hacker », mais ce n’est en définitive qu’un Second Life en VR pour lequel ils auront dépensé beaucoup d’argent.